Dans une société où l’on nous éduque en héros triomphant des méchants, où l’on doit être grands et forts, où la vie est perçue comme un combat ; le véritable courage se trouve dans nos faces cachées, timides, apeurées.
Je retiens mes larmes… dans une grimace informe et hideuse. Tout ça pour ne pas pleurer devant lui, eux, elle. Je m’excuse d’être prise par l’émotion. Je me trouve bête. Je voudrais me cacher. Je me cache d’ailleurs entre mes mains, derrière mes cheveux. Et si je le pouvais, je m’en irais loin, honteuse.
Cette scène je l’ai vécue souvent
Je la vis encore, et surtout je la vois, j’y assiste et je l’accompagne. Durant mes ateliers, mes formations aussi, il n’est pas rare que les participants soient sujets à des remous émotionnels, des prises de conscience, et ils craquent.
A cet instant précis, il se passe quelque chose de magique dans l’air. La dynamique de groupe change, tout devient moelleux, sensible, lumineux. Une source d’émerveillement perpétuel se trouve dans leurs larmes.
Au fond de moi, une petite fille exulte de joie et de gratitude, car pendant quelques secondes, elle assiste enfin à la manifestation de ce qu’il y a de plus précieux chez l’autre.
Ce moment où l’armure se fissure, où tout éclate, où la terre intérieure se craquelle pour faire naître le tsunami qui viendra tout balayer, nettoyer.
Au cours de mes expériences de vie, j’ai appris bien plus en me montrant vulnérable qu’en essayant de jouer mon rôle de “fille forte”.
Vulnérable ne veut pas dire pas dire “faible”
Alors que la croyance commune, implicite et bien accrochée, veut que le fait de se montrer, s’avouer, et s’assumer fragile soit un danger d’ordre public. Nous serions immédiatement considérés comme “faibles”.
Or, la vulnérabilité naît au contraire dans un espace de force. La force de vouloir exprimer quelque chose de différent.
La force de se montrer vrai, d’oser marcher sur le chemin le moins confortable, le moins sûr, le cœur ouvert à toutes les possibilités.
Personne ne peut blesser un élan qui part de cet endroit puissant. Rien ni personne ne peut attaquer un espace de vérité où vous devancez les coups en assumant ce que vous êtes.
Si vous vous sentez heurtés, c’est une autre facette de vous-même qui vous parle d'une partie blessée de vous, et qui demande de l’attention, du soin, de l’écoute.
Ces situations où j’ai les chocottes
Celles où je ne peux pas “faire la battante”, celles où j’ai besoin des autres, celles où je m’avoue perdue, celles où je n’ai pas toutes les réponses, toutes les solutions. Et une fois les épreuves difficiles passées, lorsqu’elles se sont présentées, je n’ai jamais été déçue d’avoir franchi ce pas.
En regardant en arrière, je m’aperçois que dès que j’en ai eu l’occasion, je me suis mise dans une position de vulnérabilité.
Une année à voyager seule à 15 000 km de chez moi, puis une année à m’expatrier seule au Canada, des défis intellectuels et affectifs, des contextes inconnus, des compétences que je n’avais pas, des blessures du passé qui ont refait surface.
Mon évolution personnelle et professionnelle, je la dois davantage à ma volonté de marcher vers ma fragilité qu‘à mes victoires “faciles”.
Victoires qui n’ont pas fait appel à cette petite vibration dans le ventre et dans le coeur qui te dit “j’ai peur”, “je ne pense pas pouvoir y arriver”, “c’est dangereux pour toi”, “et si…?”.
« Notre commune humanité n’est absolument pas dans nos réussites. » Dominique Steiler, TEDxIsereRiver 2013
Alors que la joie des victoires et des accomplissements inspire et pousse à se mouvoir vers l’extérieur ; la tristesse crée du lien, permet à chacun de s’émouvoir dans un mouvement intérieur.
Le chemin de la fragilité révèle notre vrai courage
La finalité, qu’elle soit “réussie” ou non, n’enlève rien à l’expérience vécue, et de toute façon réussie, puisque riche de leçons et d’opportunités de prendre un autre chemin, d’évoluer, de se prouver qu’on est capable d’oser.
Le succès de tout projet est composé d’inaboutis et de déceptions, de sorties de route et de désillusions, autant d’éléments qui nous poussent à reconsidérer notre perception de la voie la plus adaptée à notre vie.
C’est en se plantant qu’on l’on peut pousser
Les jalons de réussite, les finalités heureuses, n’en sont que plus grandes et satisfaisantes ! Nous poussent à avancer encore davantage dans cette direction, celle où la fragilité devient la plus belle preuve de courage, pour soi et pour les autres.
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Marion Soeur-Warain
Hypnothérapeute certifiée en Hypnose Humaniste et Thérapie Symbolique
Thérapeute Danse Intuitive,
l'intelligence du corps en mouvement
Auteure "Les routes de la liberté" City Ed.
J'accompagne principalement des femmes qui cherchent à (re)trouver le chemin qui mène à leur véritable identité. A recontacter qui elles sont profondément, à s'épanouir et à s'accomplir pleinement.
Danseuse depuis mon plus jeune âge, la danse-thérapie a été une réelle révélation pour me reconnecter à mon corps en conscience. Se laisser guider, traverser, par mes émotions, mes sensations à travers le mouvement est encore aujourd'hui l'une des plus belles façons de contacter mon intuition et exprimer librement qui je suis.
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