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Lettre d'une maman confinée à son bébé

Mon petit chat,

Nous en sommes à 26 semaines d'aménorrhée, le second trimestre est bientôt terminé, et ici, depuis 1 mois, nous n'avons qu'un seul mot à la bouche "confinement". Sans oublier "covid", bien sûr !


Un virus voyage sur la surface de notre planète et effraie toutes les populations, les forçant à rester loin des uns des autres, chez eux, isolés. Les équipes de soin sont dépassés, le matériel manque cruellement pour prendre soin de ceux qui sont touchés.




Pour autant, pour l'instant, le nombre de décès reste loin de certains autres chiffres largement plus affolants depuis déjà des dizaines d'années, en France ou dans le monde : les maladies cardiovasculaires, la pollution, la famine ; sans qu'on décide nécessairement d'y apporter des solutions drastiques et massives. A quand un vaccin contre le gras et le stress ?


Peut-être ce virus nous rappelle-t-il à nos priorités ?

Bien manger, bien bouger, bien dormir, prendre soin de soi, prendre soin des autres et de notre maison. Et tout cela demande évidemment du temps. Le temps de penser les choses et de les faire. Le temps de les sentir, d'y réfléchir et d'en discuter. Le temps d'élaborer, d'innover, de créer.


Alors le virus nous offre le confinement pour se donner du temps, et pour la Terre un peu d'espace et d'air. Un peu de répit, vu que tous les ans maintenant, elle est à crédit (jour du dépassement des ressources en 2019 : 29 juillet).


Et nous, humains, on essaie de s'occuper tant bien que mal, en restant chez nous. De respecter les consignes malgré les tentations et les besoins de chacun.


On n'a pas l'habitude d'être mis en quarantaine, d'être empêchés, limités, contraints. Nous portons le mot "liberté" bien ancré dans nos tripes.

Nous avons peut-être oublié que cette liberté n'advient pas sans devoirs et sans responsabilités.

D'ailleurs, si nous en avons fait des devises, des hymnes et des conventions, c'est peut-être que finalement cette liberté nous avons bien du mal à la définir, à l'apprivoiser et à la respecter dans toute sa complexité.


Qu'en est-il de celle des autres ? De celle des animaux, des végétaux, de la nature ? Qu'en est-il de notre voisin qui se la donne bien volontiers emmerdant tout le quartier en transformant son jardin en vrai chantier ? Et de notre sortie jogging pour se dégourdir les jambes à laquelle on n'est pas prêt de renoncer ?


Chacun y va de son petit jugement, chacun y va de sa propre liberté. Comme il est difficile de nous maintenir et de nous contenir.


Confinés dans notre petite maison. Explorant les limites de notre intérieur, comme celle de notre intériorité, si nous avons le courage de nous y plonger.


  • Qu'est-ce qui me limite vraiment ?

  • A quoi dois-je renoncer pour avancer ?

  • Que serait-il nécessaire de lâcher pour que ça soit plus léger ?

  • Sur quoi je choisis de focaliser mon attention, mon énergie, mon regard ?

  • Comment je peux m'aider, puisque personne ne peut le faire à ma place ?

  • Comment je prends soin de moi-même alors que la fuite vers l’extérieur m'est désormais limitée ?

  • Comment je fais face à ce que je ressens, à ce qui m'est désagréable, à ce que je n'ose entendre ?

  • Qui suis-je ? Vers où je me dirige ?

  • Et après ? Comment vais-je continuer de vivre ? Et si, ça recommence ? Vais-je devenir folle confinée plusieurs fois l'année dans mon 20m2 entre deux immeubles, sans voir le ciel, sans le chant des oiseaux, sans l'odeur des forêts ? Sans le contact de la peau d'un autre ?


Le confinement, un temps pour nous mettre face à ce qui est essentiel pour soi, et pour que l'on puisse continuer de vivre sur cette planète ensemble.


J'associe souvent ce confinement au tien.

Dans mon ventre, 9 mois le même espace limité (pour rappel, nous sommes confinés depuis 1 mois...), à explorer les mêmes surface encore et encore. A être complètement et entièrement dépendant de mon corps, de mon alimentation, de mon rythme, de mes humeurs, de mes décisions.


Pourtant, il parait que tu vis maintenant depuis 6 mois, l'expérience de "l'unité", de la fusion parfaite entre toi et ton environnement, que nous chercherons à revivre toute notre vie au travers de nos expériences et de nos relations.


L'expérience de la fusion, de l'affection, de l'insouciance, de la légèreté, en flottaison dans un autre monde, ni encore sur terre ni tout à fait ailleurs...

Intéressant de constater que ce sont ces mêmes sensations que nous recherchons lorsque nous nous unissons par le corps à une autre personne, lorsque nous consommons de l'alcool ou autres substances, ou lorsque nous expérimentons des techniques de reconnexion à soi et à plus grand que soi (méditation, hypnose, soins énergétiques, etc.).


Alors, du coup, maintenant que nous sommes aussi confinés - comme toi - qu'est-ce qui nous empêche de vivre cette expérience si intense et profonde du petit fœtus bien au chaud au creux de sa maison, qui n'a rien d'autre à faire que profiter et grandir ?


Grandir, changer, évoluer dans cette bulle de protection, jusqu'au point nommé. Ce temps où le déconfinement devient approprié, même nécessaire, puisque l'espace est devenu trop petit pour la grandeur et la puissance de ton être.


Sortir pour aller explorer différemment un monde où tout paraît instable et nouveau, où tout est à (re)construire et à (ré)apprendre ensemble. Pour que justement on puisse continuer de grandir, continuer d'apprendre et de s'enrichir mutuellement.


Dans cette crise, serions-nous dans un processus de développement interne ? De maturation ? D'évolution de l'être ? Confinés pour apprendre et grandir davantage ?

Sommes-nous arrivés à ce point de grandeur et de puissance de notre être que nous souhaitons sortir au plus vite de notre confinement, estimant notre intérieur trop petit déjà ?


Je souris, car je crois qu'à ce stade, il s'agirait plutôt d'une naissance prématurée, comme le petit foetus trop pressé ou trop confiant qui voudrait déjà explorer le monde sans avoir bien développé tous ses petits organes. Il me semble qu'il resterait bien encore quelques semaines pour terminer le processus entamé.


Restons donc alités encore un instant pour préparer au mieux notre corps et notre esprit au monde qui vient, au monde d'après, instable et nouveau.


Et après...


Je ne crois pas que Macron ou le gouvernement sortira de cette crise sanitaire transformés au point de mettre en place des actions drastiques et massives qui permettraient de vivre en cohérence avec les ressources naturelles qui nous maintiennent en vie. Je suis optimiste, mais pas naïve.


Par contre, je crois que cette crise nous bouscule dans nos maisons, dans nos foyers, dans nos intériorités.


Que chacun a pu goûter à ses propres peurs et à l'inconfort de l'incertitude ; de se sentir vulnérables, voire extrêmement fragiles, petits, face à la nature et la dépendance et à la déficience de notre système.

Que chacun a pu sentir l'incohérence et l'urgence face aux nombreux événements qui déferlent sur nos populations depuis quelques années. Les inondations, les sécheresses, les incendies massifs, les tremblements de terre, les volcans, les températures et les saisons, la faune et la flore, maintenant les maladies.


Il se passe réellement quelque chose qu'il nous faut écouter et changer.


Chacun, en faisant ses courses, a pu constater la fragilité de notre système agricole et alimentaire.


Comment ferait-on chacun dans nos appartements et nos maisons, ayant perdu toute connaissance du potager et de la terre, si une crise alimentaire survenait ? En quelques jours les grandes villes seraient affamées...


Va-t-on continuer à avancer contre toute raison, contre tout bon sens, quitte à risquer la prochaine crise qui nous privera bien plus que celle-ci ? La prochaine, elle pourrait nous pousser à voler chez le voisin, à frapper le mec dans la queue devant vous pour nourrir l'enfant resté à la maison, à mourir de faim...

Chacun a pu constater la difficulté de vivre enfermés dans de petites surfaces extrêmement onéreuses, sans lumière, en plein milieu d'un centre-ville, souvent à plusieurs, contrôlés à chaque pas posés sur le béton, forcés de croiser des dizaines de personnes sur son chemin, sans y voir une parcelle de nature.


Je crois que chacun peut et doit se poser les questions qui vont diriger les années à venir.


  • Est-ce que mon mode de vie et de consommation a du sens pour moi ?

  • Est-ce que cela en vaut la peine ?

  • Est-ce que je me sens sécure, libre et responsable de ma propre vie et celle de ma famille en continuant d'agir et d'être de cette façon ?

  • Est-ce que ma vie aujourd'hui reflète qui je suis et qui je veux être ?

  • Suis-je prêt à vivre de nouveau une situation de crise (similaire ou plus forte encore) dans de telles conditions ?


Je constate que beaucoup de personnes, qui se posait déjà la question avant cette crise, sont en train d'opérer concrètement les changements qui leur semblaient nécessaire, et qui deviennent alors essentiels et urgents aujourd'hui.

D'autres qui voyaient ça de loin commencent à cheminer également. Et ceux qui ne s'étaient peut-être jamais posé la question amorcent aussi les discussions autour d'eux.


Je ne crois pas en l'action d'un Etat pour agir de manière massive, rapide et impactante. Je crois en la capacité de chacun pour se poser les questions du bon sens - du sens de la survie et du vivre ensemble - et de sa propre responsabilité à agir en ce sens.

Pour ma part, je me sens étrangement sereine par rapport à la situation. Extrêmement privilégiée aussi.

Encore une fois, mes choix et la vie m'ont mené vers davantage de cohérence et de justesse pour être et devenir la personne que je souhaite, au bon endroit, avec les bonnes personnes. Ah, petite intuition tu ne m'auras jamais trompé !


Quitter Paris en Décembre dernier pour emménager dans la campagne lyonnaise n'a jamais eu autant de sens qu'à présent. M'engager dans cette relation amoureuse, laisser venir un bébé enrichir notre couple, notre quotidien et notre avenir sont évidemment des décisions qui poussent à responsabiliser nos modes de vie et de pensée - et donnent encore plus d'eau à notre moulin à changements !


Les actions pour l'avenir sont boostées par la situation actuelle, plutôt que freinées, et nous rapprochent de nos réelles aspirations de vie, plus tôt qu'imaginées même !


Nous ne sommes sûrs de rien pour l'année qui vient, ni de notre lieu de vie, ni de nos boulots, ni de nos revenus. Et nous sommes merveilleusement en train de laisser faire les choses comme elles viennent, comme elles nous semblent justes en tant que famille, en nous posant les bonnes questions et en discutant pendant des heures. Confiants.


En commençant dès maintenant à agir concrètement.

  • Un potager confectionné de nos mains avec du matériel de récup' a pris sa place sur notre terrasse.

  • Nous suivons également un cours en ligne de permaculture donné par Mouvement Colibri.

  • Je constate également la beauté du don de soi, gratuit et sans attente, en partageant librement mes connaissances et compétences (ebooks gratuits et visio d'hypnose sur les réseaux sociaux). Toujours plus émue à chaque retour que les participants m'envoient !


Mon petit chat grandit serein, bien au chaud. Nous attendons patiemment ta venue, lorsque tu auras exploré tous les confins de ton intériorité et de ta maison. Nous grandissons également ton papa et moi, dans notre maison aussi.


Nous laissons faire la magie de la maturation...



 




Marion Soeur-Warain

Hypnothérapeute certifiée en Hypnose Humaniste, Thérapie Symbolique et HypnoNatal ®


Thérapeute Danse Intuitive, l'intelligence du corps en mouvement


Auteure "Les routes de la liberté" City Ed.


J'accompagne principalement des femmes qui cherchent à (re)trouver le chemin qui mène à leur véritable identité. A recontacter qui elles sont profondément, à s'épanouir et à s'accomplir pleinement.


Danseuse depuis mon plus jeune âge, la danse-thérapie a été une réelle révélation pour me reconnecter à mon corps en conscience. Se laisser guider, traverser, par mes émotions, mes sensations à travers le mouvement est encore aujourd'hui l'une des plus belles façons de contacter mon intuition et exprimer librement qui je suis.



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